Je suis toujours un peu surprise de me voir écrire "les catholiques" pour désigner les Irlandais, je suppose que les athées et les agnositiques existent aussi! Mais, en même temps, pour paraphraser Ken Loach: lorsque la politique n'a pas de place, la religion prend le relai et devient politisée... C'est exactement le même scénario dans d'autres pays, pour d'autres conflits. Un moyen de renvendiquer une identité. Tout de même, j'y pense souvent, et je me dis que je ne voudrai jamais voir le jour où je serais obligée de me prétendre catholique en opposition à une autre religion pour pouvoir exprimer ma différence. C'est tellement restrictif, et, quelque part, une victoire des grands puissances politiques que sont les sectes religieuses de toutes confessions... Non, vraiment, je ne voudrai jamais connaitre cela.
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Paul Greengras « Bloody Sundayr » Acteurs : James Nesbitt Tim Pigott Smith 2002 |
Le 30 Janvier 1972, à Derry, le député Ivan Cooper et l’Association des droits civiques d’Irlande du Nord organisent une marche pacifique pour protester contre les mesures gouvernementales : la réforme de la police, discriminations pour le logement et l’emploi, le couvre feu, les internements sans procès, et réclament l’annulation de la loi des Pouvoirs Spéciaux de 1921. Depuis la partition, les catholiques du nord souffrent de la domination protestante. La manifestation est interdite – comme tous les regroupements – mais elle aura lieu. L’armée est en place depuis la veille, et l’objectif est clair : donner une leçon. Les soldats tirent à balles réelles sur les civils, ceux qui fuient, ceux qui sont à terre en train de porter secours à des blessés. Ce jour là, 14 personnes sont tuées, dont une majorité de jeunes de moins de 20 ans. L’enquête menée par les autorités est conforme à la parole des gradés, certains militaires ont même été décorés par la reine. Une nouvelle enquête a été ordonné Le 16 mai 1997, Channel 4 diffuse un documentaire des journalistes Lena Ferguson et Alex Thomson dans lequel quatre soldats révèlent anonymement que les parachutistes ont tiré sur des civils non armés, Tony Blair fit ouvrir, le 29 janvier 1998, veille de la commémoration annuelle de la tragédie, une nouvelle enquête sur ces évènements. L'enquête a été confiée au juge Mark Saville, assisté de magistrats canadien et australien. Entre 1998 et novembre 2004, 921 témoins furent audités et 1555 témoignages écrits furent examinés Plusieurs soldats avoueront avoir menti lors de leurs dépositions précédentes et reconnaîtront que les victimes étaient désarmées. Le rapport final est attendu en 2007 Le soir du 30 janvier 1972, un grand nombre de jeunes atterrés par les événements qu’ils avaient vécu ce dimanche, ne pouvant plus espérer le rétablissement de leurs droits par la négociation et la non violence, ont rejoint la Real IRA. Ce bloody Sunday a marqué le début de la guerre civile en Irlande du Nord. Aujourd’hui, l’Irlande du Nord est toujours séparée de l’Irlande, et demeure « une province » de l’Angleterre, les droits des catholiques y sont toujours méprisés. |
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Jim Sheridan
« In The Name Of The Father » adapté du livre autobiographique Proved Innocent de sorti en France en 1994. Acteurs : Emma Thompson |
En 1974, à Belfast, Gerry est au chômage et pille les immeubles. Il semble, comme beaucoup de jeunes de son quartier, totalement inconscient du danger. Ils sont nés dans ce climat d’hostilité permanent et défient crânement les forces militaires. Il attire l’attention d’un groupe de soldats en patrouille, pris en chasse, il traverse une des planques de l’IRA. Pour éviter d’avantage d’embrouilles, il part à Londres, où il est supposé rester chez sa tante. Mais, Londres en 1974 est une sorte de récréation, Gerry ne pense qu’à s’éclater, aux filles, à la musique et à fumer quelques joints. Un soir, près du parc où il squatte avec son ami, une bombe explose dans un pub à Guilford. La police doit trouver les coupables rapidement, et à la suite d’une dénonciation, Gerry et son ami Paul sont arrêtés ainsi que Carole et Paddy, un couple de leurs amis. Peu après, son père, sa tante ; son oncle et leurs deux fils âgés de 14 et 16 ans sont arrêtés également. Après avoir subi les interrogatoires d’usage (intimidations, menaces, tortures), ils avouent être les auteurs du crime. Les 4 jeunes sont condamnés à une peine de 30 ans de prison, les autres membres de la famille déclarés coupables d’aide à l’IRA écopent de 15 ans. Le leader de la faction de l’IRA responsable de l’attentat, est arrêté 5 ans après le jugement des 4, il avoue également ce crime à la police qui, pour ne pas perdre la face, fait fi de cette information. Le père de Gerry meurt en prison, alors qu’une avocate commence à faire parler de l’affaire publiquement. Des manifestations ont lieu dans le but de faire libérer les innocents. L'Affaire des " Quatre de Guilford " a été déclenchée dans les années 80, lorsque l'on a découvert que des preuves avaient été cachées par la police dans l'inculpation de quatre jeunes censés être des terroristes de l'IRA, mais qui en fait n'avaient aucune relation avec l'organisation. A sa sortie de prison, Gerry réclame publiquement la réhabilitation de son père. Au début de son emprisonnement, Gerry est sous le choc de ce jugement ubuesque construit de toute pièce et se résigne, peu à peu, il se révolte et devient déterminé à obtenir justice. Il trouve la force de se révolter, et incite son père à « ne pas tendre l’autre joue ». Son père est malade, car comme beaucoup d’Irlandais, le seul travail qu’il ait pu obtenir était «un travail pour catholique », c’est à dire avec des conditions insalubres et toxiques. L’histoire non pas d’une erreur judiciaire, mais d’une accusation erronée sciemment pour asseoir l’efficacité d’un système policier et judiciaire au service d’un empire britannique inflexible, au mépris de la vie d’une dizaine de personnes coupables d’être Irlandais. |
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Stephen Daldry« Dancer »
“Billy Eliott” Acteurs : Jamie Bell Gary Lewis Jamie Dravon Jean Heywood Julie Walters 2000 |
Dans une petite ville du comté de Durham (Angleterre), la principale source de revenu des habitants est la mine. Mais, en 1984, Miss Magie s’est mis en tête l’idée que les mines ne sont pas rentables et ferme les puits les uns après les autres. A Durham, les mineurs sont en grève et aux « infos » Miss Maguy déclare que les syndicalistes mineurs sont les ennemis de la nation. Dans la famille de Billy dont la mère est décédée, vivent le père (Gary Lewis– excellent comme d’habitude) et son frère, tous deux mineurs de fond et meneurs du mouvement de grève ; sa grand mère (Jean Heywood) qui est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Autour de l’histoire de Billy et de sa détermination à devenir danseur, se dessine le portrait d’une société de crise dans laquelle les ouvriers sont condamnés à subir la pression du laminoir de l’état. Les cités aux pavillons de brique et de planches ont pour décor habituel les bataillons de policiers armés jusqu’aux dents. Ils font tellement partie du décor, que, dans une scène où Billy et sa copine discutent en marchant, la fillette fait rebondir un bâton sur le mur, elle regarde Billy en parlant, et ne s’aperçoit pas qu’ils ont dépassé le mur et, que son bâton rebondit sur les boucliers des policiers, puis de nouveau sur un mur. Pour le père de Billy, les garçons font des sports virils et deviennent mineurs. Mais Billy se sent libre lorsqu’il danse, il est déterminé à convaincre son père. Comme dans beaucoup de familles, les mots manquent pour communiquer, et le père est souvent impuissant face à la vie qui le dépasse et aux événements. Il lutte avec ses camarades du syndicat, mais le manque d’argent devient vite une des préoccupations essentielles, il est contraint de brûler le piano de sa femme pour faire du bois de chauffage le soir de noël, il en pleure de désespoir. L’attitude de Billy est pour lui un obstacle, comme l’attitude des mineurs qui ne font pas grève et vont à la mine, protégés par les bataillons de policiers. Mais, il finit par réaliser que son fils peut désirer une autre vie que celle qu’il a menée, comme son père et son grand père avant lui ; et se résout à trouver l’argent pour envoyer Billy passer une audition. Il retourne à la mine, hanté par la trahison envers ses camarades, la peur au ventre, lorsque son fils aîné le reconnaît dans le car, il ne parvient plus à respirer. Son fils le rattrape avant qu’il entre à la mine, et avec ses camarades, ils récoltent des fonds. Le père se décide à vendre les bijoux de sa femme, après quoi il ne lui restera plus rien d’elle. Il accompagne Billy à l’audition, mais il est mal à l’aise dans cet univers, ce bâtiment décoré de dorures et de marbres, lui qui n’est jamais allé nulle part. L’ami de Billy – Michael est triste lorsque Billy quitte sa ville, et l’approche de l’homosexualité de Michael est touchante de naturel . Les rapports entre Billy et son père sont peints de façon un peu « cliché » mais restent totalement crédibles . Cette relation évolue et, sans qu’ils parviennent malgré tout à mettre des mots sur leurs sentiments, ils parviennent à les exprimer à travers leurs gestes (comme dans la scène de la valise). L’ambiance musicale du film (même si les morceaux de T.Rex semblent un peu anachroniques) marque une période spécifique avec The Clash et The Jam –notamment « London Calling » lorsque les flics chargent ; à pieds en pénétrant dans les maisons au pas de course, ou à cheval, matraque à la main. Billy est admis à l’école de danse, et les mineurs retournent au fond du puits, les scènes du film sont très symboliques, et les dernières minutes du film – chargées d’émotion – le sont encore d’avantage : « L’art et la culture élèvent les humains », et Billy devenu danseur étoile, s’envole littéralement sur la scène, sous le regard noyé de larmes de son père. Ce film a été adapté de la biographie du danseur Philip Marsden, dont les parents étaient mineurs. |
Quelques grands acteurs écossais... (et réalisateurs)
Gary Lewis
(né en 1958 à Glasgow)
Connu tardivement,
notamment dans les films de Ken Loach
touchant par ses interprétations
d'une grande sensibilité
Peter Mullan, né en 1959 à Peterhead
acteur et réalisateur,
ces deux là ont joé dans "my name is Joe" entre autre
Peter Mullan a réalisé "Magdalena Sisters"
Robert Carlyle ,
né en 1961 à Glasgow
Chez Ken Loach: "Carla's Song", "Riff Raff"
dans Trainspotting,
et plus populaire,
dans "The Full Monty"
Ewan Mc Gregor, né en 1971 dans le Perthshire
des rôles variés, de trainspotting à Star Wars
mais toujours une interprétation remarquable
une page sur le p'tit Ewan sur le blog
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