Cela pourrait aussi s'appeler le conte des souliers rouges... ou... le conte de Babayaga ... ou le conte de Barbe Bleue... ou celui de la belle au bois dormant.
Les humains ont cette capacité étonnante de projeter sur autrui l'image de leur(s) fantasmes, une sorte de filtre optique, qui transforme l'autre en ce qu'il souhaite qu'il ou qu'elle soit. Une sorte de mirage, comme les glaciers en plein désert ou des cactus sur la banquise (encore que... cela pourrait arriver avec le réchauffement de la planète ...mais ce n'est pas le sujet!) .
Lorsque le désir et la séduction s'en mèlent, les choses se compliquent souvent. Dans l'attente de reconnaissance et avec le fatidique besoin d'être aimé, l'autre tente de correspondre à la projection et à répondre aux attentes du "projeteur". (on notera que le projeteur peut être un pro pour jeter aussi!) . On assiste à (pardon mon très cher Frantz) la métamorphose du cloporte... La "proie" entre en action et dépense sans compter son énergie (à l'occasion son pécule aussi) afin de ressembler au mieux à ce que l'autre attend. Dangereuse opération, sans chirurgie, car il s'agit bien là de s'amputer d'une part de soi - parfois l'essence de soi - et de greffer un ensemble étranger à l'être ( au sens de l'existentiel) , un peu comme le gui rutilant qui détruit l'arbre sur lequel il choisit de se développer... Se contraindre à marcher ( à faire son chemin) les pieds prisonniers de souliers démoniaques et assassins qui en plus de blesser les pieds, les entraînent dans une direction qui mène "le porteur" à sa perte. Mais durant le chemin qui égare le "porteur", son GPS (l'inconscient) tente d'alerter le promeneur qu'il s'égare. Bien souvent, le corps transmet le message d'alerte en développant des douleurs inexplicables (masquées par la douleur ressentie par les pieds). Puis vient l'hiver et son cortège de brouillards gris que seuls les grogs dissipent un peu. Lorsque l'hiver s'éternise, il arrive que le promeneur, perdu dans les brumes, se heurtant aux rochers et aux écorces rudes, réalise que le printemps devrait être brillant depuis déjà bien longtemps... Si par chance, il rencontre une mare aux fées au cours de son périple, et qu'il prend le temps d'y plonger le regard, découvrant à la place de sa propre image, une personne qui ne lui ressemble plus, un être errant comme une ombre déformée, terne d'avoir perdu une part de son âme.
S'il lui reste encore un peu d'énergie, il rassemblera ses forces pour balayer les brumes, comme les cendres devant l'âtre de la chaumière de Babayaga, puis, se penchera vers la terre pour trier les graines, rassemblera les mauvaises pour les brûler et se réchauffer d'une nouvelle joie. La joie de se re-trouver, de sentir de nouveau cette pulsion de vie qui lui donnera le courage d'envoyer Barbe-Bleue se faire voire chez Plumeau (ou, dans quelque lieu de son choix s'il réside trop loin de la butte Montmartre).
Les contes véhiculent une sagesse que nous devrions déchiffrer dès que nous savons aligner trois mots! Cela éviterait quelques désastres. Non pas que je jette "le romantisme" aux orties, mais il est préférable de le garder comme étoile de fond pour habiller nos rêves.
La rencontre de deux êtres peut éventuellement donner naissance à une belle relation, dont les rimes s'accordent avec le respect de l'individu dans son intégralité... Autant dire que cela n'arrive pas tous les jours! La plupart du temps, l'issue des rencontres est une lutte entre un canibale et sa proie... Le canibalisme intellectuel, (encore que ... ) , une relation de domination et de soumission où l'un des deux s'efface, une relation de non communication.
Mais, tout serait moins dangereux si la rencontre permettait d'effectuer un test "en double aveugle" et en temps réel.
Alors, me direz-vous, mais qu'est ce que c'est ce test?
- Rangez les seringues et les outils de torture, c'est bien plus simple... enfin, il faut tout de même une dose d'honnêteté ma foi fort conséquente!
Il suffit d'une feuille de papier et d'un crayon, c'est indolore, enfin peut être vaut-il mieux se munir d'un cachet de paracétamol et de ses cigarettes (si, si, on a encore le droit de fumer chez soi!). C'est à peu près aussi simple que d'écrire la liste des emplettes du mois! Je note: ce qui m'est essentiel pour vivre, ce dont je ne pourrais pas me défaire (rien de matériel dans tout cela, bien évidemment), ce qui fait que je suis moi, mes convictions, mes opinions, mes goûts, mes désirs, mes folies, ce qui fait que je suis cet être unique et pas un autre. Je sais à quoi je ne renoncerai pour rien au monde ni pour personne. Je sais qu'à ce moment précis je suis cet être là, mais je ne sais pas qui je serais plus tard, je ne sais pas comment je vais évoluer (ici, l'âge joue un rôle assez déterminant: plus on vieillit, mieux on se connait ... enfin la plupart du temps!).
Dans une rencontre en "vis à vis", l'avantage est à celui qui s'exprime en premier... il donne le ton, et il devient difficile pour l'autre de dire ses désaccords, il glisse dans le sillon tracé par celui qui parle. Le test en "double aveugle" consisterait en l'échange simultané des écrits (la feuille de papier citée plus haut), sans dévoiler verbalement le contenu (heu... alors c'est un test en double muet plutôt?). Une fois que l'on a lu l'autre, comme on lit une radiographie ou un compte rendu de scanner , s'il y a tumeur (tue humeur) mieux vaut ne pas poursuivre la relation! Si les points essentiels coincident (un peu comme pour les recherches d'empreintes digitales dans le fichier d'interpol), les chances de s'entendre sont nettement plus probantes... On peut passer à : "si on commandait deux bières?" . Et soudain, c'est le drame: l'un des deux est alcoolique!
Est-ce que je compte me recycler en agence matrimoniale aux principes révolutionnaires? Non! pourtant il y aurait de quoi faire fortune!! sauf si c'est "satisfait ou remboursé"! Là je perdrai jusqu'à ma dernière chemise!!!
Mais, en plus, dans la vraie vie, cela ne peut pas vraiment fonctionner. Ce foutu jeu de la séduction fiche mes plans en l'air! En plus, la société formate les humains à vénérer les apparences, et en plus, elle dirige les opinions (les fantasmes) de la plupart des humains . Résultat: Barbie veut niquer Ken et lycée de Versailles....Le hic, bien que tout le monde soit jeune un jour, cela ne dure pas, et qu'en plus, très peu de personnes ressemblent aux zombies que l'on présente en modèle "le must de l'être humain en chair et en os" (enfin pour les filles, surtout en os)... Alors que reste-il à tous ceux qui ne sont plus "très jeunes" , qui ne sont pas "beaux" (au sens de blut und boden), qui ne sont pas riches, qui ne sont pas pétants de vie au point de devenir des athlètes de compète???
Je vous le demande tiens! Bon, s'ils ont une cervelle bien équipée, une capacité à voir avec leur âme...C'est plus facile à vivre. Et, s'ils sont des créatures créatrices, la vie devient plus lumineuse!
Sortez les pinceaux, les couleurs, les mots, la matière, et faites donc péter la joie , la colère, tout ce qui vibre en vous, ouvez la fenêtre à l'inspiration et aux rêves et ouvrez grand les vannes de la créativité, car, la vie est un miracle!!! 
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