Tenue de campagne du Korrigan à plumes vertes... Cela n'engage que moi.
En France, pendant la guerre, ceux qui luttaient contre "l'envahisseur" ont été qualifiés de "héros". A quelques centaines de kilomètres, tout près de nos beaux rivages, ceux qui ont lutté contre l'envahisseur ont été qualifiés de terroristes.... Je ne valide ni ne cautionne les méthodes, à quel titre d'ailleurs, sinon au titre de personnage vivant sur terre... Mais la non violence et le principe biblique de tendre l'autre joue n'ont jamais libéré les peuples opprimés. L'humain est violent et cruel... La guerre n'est jamais propre, la guerre civile n'est pas civilisée...et les civils s'envolent en morceaux à la sortie des pubs.
On est toujours plus enclin à mettre des noms sur les actes des autres... Les français paradent tous les 14 juillet, pensent-ils encore aux meutres, à la terreur. Les français fêtent encore le 11 novembre, se souviennent-ils encore de la chair à canon importée d'au delà des mers, tout déguisés de rouge, que l'on envoyait en première ligne au front ??? Tout le monde a les mains sales...
Je tire ma révérence aux irlandais courageux, braves parmi les braves qui ont contribué à faire de l'Irlande un pays libre.
Et pour y voir un peu plus clair : la meilleure méthode pour comprendre le présent est de se pencher sur le passé.
Petit récapitulatif succint de l'Histoire de l'Irlande (imbriquée avec l'Histoire de l'Angleterre et de l'Ecosse pour lesquelles je publierai un récapitulatif également ):
Je fais l'impasse sur la préhistoire, et les invasions Vikings, flash back depuis le 12ème siècle.
L'Irlande est gouvernée par des rois dont le pouvoir est contenu aux limites de leurs territoires, ils sont "soumis" au Roi d'irlande (l'Ard Ri) qui ne détient pas réellement de pouvoir de gouvernance, tant les intérêts des rois sont divergeants. Chacun livrant aux autres des batailles perpétuelles pour la lutte du territoire convoité. Il leur est habituel de faire appel à des puissances étrangères pour les aider à combattre le roi voisin. En 1154, Henri II accède au trône d'Angleterre, le pape Adrien IV lui donne mission officielle de soumettre l'Irlande sous le joug des lois cathloiques. L'Irlande a été chritianisée par St Patrick mais reste encrée dans un mélange de foi chrétienne et de paganisme que le pape veut maîtriser. Il donne au roi d'Angleterre (celui-ci et tous les autres) les pouvoirs les plus étendus sur l'Irlande. Le pape suivant Alexandre III ordonne par lettre papale aux rois et chefs d'Irlande de reconnaître Henri II comme roi et seigneur d'Irlande.
Dès lors, l'Angleterre mettra en oeuvre des stratégies afin d'éviter que l'Irlande soit une menace, notamment en entretenant un climat d'hostilité, en empêchant le rapprochement des Irlandais et des Anglo-normands . Ces derniers introduisent les institutions politiques centralisées à Dublin, le pays est administré par un lord-lieutenant (plus tard appelé "vice-roi"). La représentation de l'état sera construite à Dublin sous le règne de Jean IV, fils de Henri II: le château.
Les Irlandais s'opposeront à cette intrusion jusqu'au 13ème siècle en organisant des raids et en construisant des places fortes. Les celtes cherchent à former une alliance solide et font appel à Edward Bruce (frère du roi d'Ecosse) , la tentative échoue, les celtes n'ont pas d'unité ni de chef unique. Peu à peu, les Anglo-normands s'assimilent aux Irlandais (mariages, adpotion de la culture et du langage).Ces "vieux-anglais" sont considérés par le gouvernement Anglais comme des "anglais dégénérés" et subissent une politique d'isolation légiférée en 1366 (statuts de Kilkenny) leur interdiasant d'entretenir des relations avec les Irlandais (mariage, commerce, usage de la langue). Mais malgré ces lois, ils sont tout à fait intégrés à la population. A partir de 1436, avec le développement de la marine, l'Angleterre commence à envisager de prendre des mesures de protection de façon à ce que les ports Irlandais ne puissent pas abriter d'ennemis de l'Angleterre.
L'eglise romaine considérait que les Plantagenets étaient les missionnaires idéaux pour mener à bien une croisade en Irlande où il fallait erradiquer le paganisme , les Irlandais étaient considérés comme des brutes sauvages. Le clergé Irlandais a été mis à l'écart et remplacé par un clergé Anglais qui ne parlait pas la langue des habitants de l'île. L'assimilation n'ayant pas apporté de résultat probant, le gouvernement Anglais envisagea de coloniser l''Irlande. En 1495, le roi charge Poyning de ramener l'île à une totale obéissance, renforce les Statuts de Kilkenny, et place le parlement irlandais sous tutelle, toutes les lois qui régissent l'Irlande sont votées à Londres, le vice roi ne peut être qu'Anglais, et une armée est cantonnée à Dublin. Henri VIII demande à Rome de valider son divorce, le pape refuse: le roi tourne le dos à Rome (prétexte pour accaparer + de pouvoir) et se proclame chef de l'église anglicane en 1537, il fait adopter la harpe comme symbole de l'Irlande. Il entretient avec les puissants chefs Irlandais des relations diplomatiques et obtient d'eux qu'ils rejettent Rome , mais il accorde une tolérance aux catholiques d'Irlande. Cette politique de conciliation prend fin en 1557. Entre 1567 et 1571, 9 plans de colonisation ont été proposés, la colonisation à grande échelle a commencé en 1553 sous le règne de Marie Tudor. Cette politique alternait entre spoliation et conciliation. Les vieilles familles d'Irlandais et de "vieux-anglais" étaient expropriées, leur résistance était rapidement maîtrisée, l'armée Anglaise détruisant les villages, les troupeaux et les récoltes (les habitants inclus). Leurs terres étaient allouées à des colons Anglais qui devaient y faire travailler des paysans et des ouvriers Anglais exclusivement. les indigènes refoulés dans les montagnes menaient des raids contre les colons. Les colons, découragés repartaient, sitôt remplacés par d'autres colons.
A partir de 1595, l'Angleterre fait venir des renforts armés (dont des militaires Ecossais) et commence la construction d'une ligne de forts pour isoler l'Ulster du reste de l'île. Les Comtes d'Ulster tentent plusieurs soulèvements, menés par Hugues O'neill et remportent quelques victoires qui donnent l'exemple, et sont suivis dans d'autres provinces par des soulèvements importants, seule Dublin reste aux mains des Anglais à 100%. Elisabeth 1ère, redoutant une alliance entre l'Espagne et l'Irlande envoie Essex à la tête de ses troupes "mater" les insurrections. Essex parlemente avec O'Neill et revient à Londres. Faute de victoire écrasante et craignant un complot, Elisabeth fait décapiter Essex et renvoie l'armée dirigée par Montjoy. Ce dernier met littéralement l'Irlande à feu et à sang, brûlant les récoltes et le bétail, la famine met bientôt l'Irlande à genoux. La papauté envoie les Espagnols en renfort, mais face à l'armée de Montjoy, les Espagnols capitulent. les comtes d'Ulster signent la reddition. Elisabeth meurt, laissant l'Irlande en désastre après la guerre d'extermination menée par Montjoy. Les Anglais considéraient les Irlandais comme une race inférieure, mais cette guerre n'était ni une guerre de race, ni une guerre de religion, mais bien de possession de territoire, le moyen d'y parvenir était d'extirper les irlandais du sol de l'irlande par une stratégie de spoliation et de terreur "root them out" était le mot d'ordre. Le gouvernement avait par ailleurs mis en place un système permettant de créer une inégalité de la valeur d'échange des monnaies entre l'Angleterre et l'Irlande (la monnaire Irlandaise ne représentant qu'un quart de la monnaie Anglaise et était frappée dans les cuivres de la plus basse qualité), cette manipulation permit de financer la conquête de l'île a peu de frais.
Règne des Tudor: Jacques VI , roi d'Ecosse devient roi sous le titre de Jacques 1er. les catholiques sont assujettis au paiement d'amendes et de redevances discriminatoires. La colonisation s'intensifie, d'abord en Ulster, les comtes d'Ulster fuient l'Irlande en 1607. En 1650, plus de 100.000 colons occupent l'Ulster, les natifs Irlandais exclus de la société sont contraints de fuir vers les autres provinces. Le renforcement de la colonisation et l'interdiction du culte catholique furent les détonateurs d'une guerre de religion qui dura tout au long du 17ème siècle, les armées de l'Ecosse venues en renfort des troupes de l'armée Anglaise. Cette guerre d'éradication peut être illustrée par les propos d'un chef d'armée à qui il fut reproché le massacre de nombreux enfants en bas âge, à quoi il répondit: "les lentes deviennent des poux". Mais Jacques 1er , outre sa guerre ouverte contre les catholiques, se met les calvinistes à dos, et une guerre civile éclate en Angleterre. Les Irlandais et les vieux anglais commencent à s'organiser et prettent serment à la Confédération catholique d'Irlande, "pour le roi et contre le parlement" - qui veut renverser le roi. Jacques 1er promet aux catholiques un allégement des lois, pour les gagner à sa cause. En 1642, quatre armées se combattent: les royalistes, les parlementaires, les confédérés et les Ecossais. En 1649, Cromwell à la tête des parlementaires débarque en Irlande avec son armée "privée" (Ironsides) et mène, avec sa New Model Army , deux attaques à Drogheda et Wexford, il remporte une victoire écrasante. Il proclame la république.A la fin de la guerre, le roi est remplacé par le prince de galles: Charles II . La guerre aura duré 11 ans et sur les 1.466.000 habitants, il n'en reste que 616.000 (soit 42% de morts dans la population).
Charles II veut reconstruire l'Irlande, il a trois objectifs: éliminer les opposants par l'exil ou la déportation , notamment à la Barbade ou aux Caraïbes; transplanter les Irlandais à l'est du Shanon dans une "réserve", et coloniser le reste de l'île. La transplantation ne fut pas réalisée en totalité, 50.000 Irlandais ont été transplantés. Les politiciens proposent des plans au gouvernement: transformer l'île en un ranch pour bestiaux (William Petty) , vendre l'île aux juifs moyennant une rente annuelle... Les Anglais font venir des colons Hollandais qui s'installent sur les plantations de lin et lancent l'industrie du tissage. Deux partis politiques naissent en Angleterre: les Wiggs et les Tories (loyalistes à la couronne).Charles II revient à une politique d'appaisement en Irlande, jusqu'à sa mort en 1685. Son fils Jacques d'York (Jacques II) lui succède, il est catholique et rétablit les droits des catholiques. Renforcés dans leurs droits, les catholiques font peur aux protestants qui craignent qu'on les spolie en rendant leurs terres obtenues sous Cromwell aux natifs. A la naissance du fils de Jacques II, les protestants craignent également que l'Angleterre soit dirigée par une ligné de catholiques, les Wiggs et les Tories font venir Guillaume d'Orange, le gendre de Jacques II (l'époux de sa premère fille) et lui demandent de faire valoir les droits de son épouse à la succession du roi. Il débarque en 1688. Jacques II se réfugie à Versailles et les politiciens déclarent le trône vacant. Les catholiques lèvent une armée.
La guerre des deux rois commence en 1689. Jacques II revient à la tête d'une armée levée en France, (les jacobites) et va à Derry pour être reconnu comme le souverain, mais il est hué et raillé (No Surrender), les armées de Guillaume d'Orange tiennent un siège dans la ville durant 105 jours, ce siège s'achève par la victoire des trouppes de Guillaume. (Cette page d'histoire est célébrée chaque année par les protestants de Londonderry qui manifestent en arborant le drapeau orange). Les partisans de la dynastie des Stuarts sont voués à l'exil. Ils embarquent sur la flotte française, et reviennent en 1691. Une bataille décisive a lieu à Aughrim, les troupes de Jacques II essuient une terrible défaite. Guillaume fait signer au vaincu le traité de Limerick . Ce traîté stipule que les militaires pourront retourner librement par la mer avec leurs biens et leur famille, dans les royaumes catholiques, et que les actes commis durant la guerre ne seront pas retenus contre la population. Les militaires s'embarquent sur les vaisseaux français, qui ne peuvent pas accueillir à leur bord les femmes ni les enfants qui s'accrochent aux chaloupes et aux cordages. Les matelots les repoussent à la mer et coupent les mains des malheureux qui s'accrochent aux bateaux. C'est à ce prix que les militaires partent servir la rose blanche des Stuarts à l'étranger.
A la suite de cette guerre des deux rois, Lord Macaulay décrit le climat de l'Irlande en ces termes: "L'Irlande était en paix, la domination était absolue, la population indigène était tranquille; de cette épouvantable tranquilité qui résulte de l'épuisement et du désespoir. Sa soumission n'était pas l'effet du consentement, mais de l'abattement et de la détresse. Le fer était entré dans son âme. Le souvenir des défaites passées et l'habitude de souffir quotidiennement l'insulte et l'oppression avait dompté l'esprit de cette nation infortunée."
Les Irlandais sont assujettis à un cortège de lois pénales (popery code) qui constitue le code de proscription, de discrimination et d'exclusion. Système décrit par Edmund Burke comme "le système le plus accompli jamais conçu par l'imagination perverse des hommes pour favoriser l'oppression, l'appauvrissement et l'avilissement d'un peuple, et oblitérer en lui la nature humaine."
En 1697, le parlement bannit les papistes qui sont tenus de s'exiler, mais dans la réalité, si les "gradés" ont quitté le pays, les prêtres sont restés. Le gouvernement avait consicence d'un fait logique: la masse populaire des catholiques représentait une main d'oeuvre bon marché et servile, ainsi qu'une source de revenus importante du fait des taxes, impôts et amendes diverses. La population abritait et recueillait les prêtres qui devenaient les "chefs" des communautés tant au plan religieux qu'au plan social. La population n'avait pas accès à la plupart des emplois (armée, marine, emplois publics, professions libérales - à l'exception de la médecine -), ils ne pouvaient pas embrasser de carrière industrielle ou comerciale, et les lois relatives à l'agriculture rendaient les impôts si élevés qu'il leur était quasiment impossible d'exploiter la terrre à leur compte. Ils étaient par ailleurs privés de droits civiques. Mais, les lois ne furent pas appliquées en totalité, de façon à permettre aux familles plus aisées de prospérer. Cette disposition a favorisé l'apparition de classes sociales différentes au sein de la population. En quelques temps, les classes les plus prospères et aisées exploitèrent à leur tour les classes sociales les plus basses. La culture de la pomme de terre fut largement favorisée, la tubercule nourrissait les familles à peu de frais, mais cette monoculture a généré des catastrophes, lorsque les plans de pomme de terre pourrissaient, et la population Irlandaise a subi de terribles famines (1740/1741: 400.000 décès). Les terres étaient administrées par des landlords qui, par des décisions arbitraires, morcellaient les parcelles afin de multiplier les sources d'impositions.
En Ulster, les colons étaient majoritairement Ecossais (50.000 familles venues prêter main forte à la guerre de 1642). Ces presbytériens furent assujettis à des lois discriminatoires EN 1704 (le Test Act), leur religion interdite; les mariages n'étaient plus reconnus ou réputés caduques, de même que leur filiation, ce qui par voie de conséquence rendit impossible la transmission des biens aux "héritiers désérités par la loi", l'accès aux emplois publics ne leur fut de nouveau accordé qu'en 1778.
La politique agraire et industrielle appliquée en Irlande était fluctuante. En fonction des besoins de l'Angleterre, tantôt l'industrialisation et l'agriculture étaient favorisées et les produits achetés et exportés (notamment lorsqu'à la suite des guerres en Angleterre, la main d'oeuvre manquait), tantôt, dès que l'Angleterre avait retrouvé les moyens de produire sur son sol et que les industriels Anglais faisaient pression sur le parlement de crainte d'être ruinés par les produits Irlandais bon marché, l'industrie était stoppée, et les produits fabriqués en Irlande interdits à l'exportation. Ces fluctuations entraînaient les entrepreneurs dans des catastrophes économiques régulières. Les plantations de lin et l'élevage des moutons (industrie textile) occupaient une part importante des terres et restreignaient d'autant les possibilités de l'agriculture, l'Irlande devait fabriquer à la demande des produits destinés à l'exportation, mais les produits destinés à faire vivre la population n'étaient pas un but poursuivi par le gouvernement.
L'émigration constitua pour les Irlandais une issue possible pour fuir leurs conditions de vie, les armées recrutaient à bon compte et quelques nations (dont l'espagne, la france et la russie) comptaient dans leurs armées des bataillons Irlandais (les oises sauvages) dont le sang a abreuvé copieusement les champs de bataille. D'autres rejoignaient les monastères ou les collèges religieux où ils pouvaient s'instruire. Les moins démunis gagnaient le nouveau monde, dans des conditions dramatiques, une part importante de la population d'Ulster.(la majorité des présidents des Etats Unis sont issus de l'immigration Irlandaise). La répartition des protestants en Irlande était très inégale, ils étaient majoritairement installés dans le nord (en Ulster). En 1861, le recensement faisait état des chiffres suivants: 327.000 protestants dans le sud // 3.530.000 catholiques Irlandais; 946.000 protestants // 963.000 catholiques dans le nord (Ulster). Mais les protestants d'Ulster étaient dissidents (presbytériens, méthodistes, indépendants, baptistes, quakers et autres sectes). Les presbytériens d'origine écossaise (+ d'1 demi million de personnes) étaient libéraux et égalitaristes. Leur différence de croyance n'était pas de pure forme: en tant que croyants, ils avaient été persécutés par l'église anglicane qui les avait assujetis au paiement de la dîme; en tant que sujets, ils avaient été écartés de la vie publique par le gouvernement qui leur avait refusé places et fonctions; en tant que paysans, ils avaient été exploités par les grands landlords anglicans; et en tant qu'ouvriers, ils avaient fait les frais des dispositions anti-industrielles promulguées par la métropole. Ils étaient politiquement proches des catholiques irlandais, mais économiquement et socialement très éloignées, et ce fossé allait se creuser encore d'avantage au cours du 19ème siècle.
Le siècle des lumières... Dublin est en plein essor, de nombreux chantiers de construction, d'aménagement et d'embellisement sont en cours: palais du parlement (College Green), palais des douanes (tristement célèbre par la suite) , palais de justice (Four Courts), opéra, bourse, fondation de la Banque d'Irlande en 1783. La presse également est en plein essor et pas moins de 160 journaux sont recensés, à partir de 1763 le Freeman's journal s'impose comme représentant le patriotisme (les colons se considèrent comme étant "les irlandais" ). Les écrivains en vue sont Edmund Burke, George Berkeley, Jonathan Swift, William Molyneux, Olivier goldsmith, Richard Brinsley Sheridan. En 1786, la Royal irish Academy est fondée et est chargé d'inventorier les antiquités Irlandaises, de sauver de l'oubli la littérature gaëlle et d'étudier l'Histoire de l'Irlande en tant qu'Histoire autonome. Cette mission contribua largement à dessiner les contours de cette identité séparée et à favoriser l'apparition d'une conscience nationale , là où n'existait qu'atavisme ethnique, querelles religieuses et conflits d'allégences dynastiques. A cette période, des canaux furent construits, ce qui permit le développement des villes à l'intérieur des terres en favorisant le commerce par voie fluviale; les villes portuaires étaient également en plein essor. En 1712, l'Irlande comptait 2,8 millions d'habitants, elle en compte 4,8 en 1791. Les colons souhaitent propérer en Irlande, mais l'ensemble des lois favorise exclusivement la métropole, et le parlement de Dublin ne leur offre pas la possibilité d'être représentés, car seuls les proches et favorables à la métropole pouvaient y siéger et achetaient les sièges.
De leur côté, les catholiques mettent "de l'eau dans le vin de messe" en proclamant que "la doctrine catholique n'a jamais reconnu aux papes et aux conciles le pouvoir de déposer les souverains ou de relever leurs sujets de leur devoir de fidélité". Aussi, à partir de 1760 des prières publiques sont célébrées dans toutes les églises à la gloire de Georges III . Les catholiques prouvant leur fidélité, le gouvernement assouplit les lois du "popery code" en 1778, en accordant aux catholiques le droit de posséder la terre avec des baux de longue durée et en réglant leurs successions selon le droit commun. L'Angleterre, en raison de difficultés militaires est contrainte de retirer ses troupes d'Irlande, mais les raids de pirates aux abords de Belfast sèment la panique. Les riches propriétaires et les bourgeois catholiques recrutent des miliciens pour prendre la relève de l'armée Anglaise. Ce mouvement de volontaires comptait 20.000 hommes. Une fois le danger écarté, ils restèrent sous les armes et exigèrent la liberté du commerce. En 1780, le gouvernement accorda la liberté d'exportation de la laine et le négoce avec les colonies. Fort de cette avancée, Henry Grattan, à la tête des patriotes revendique l'indépendance législative de l'Irlande. Le gouvernement cède en 1782, par l'abrogation partielle de la loi Poynings. Les lois votées au parlement permirent d'abroger les restrictions commerciales et de développer l'industrie: du lin avec la mécanisation et l'apport des colorants chimiques, du verre (Waterford, Dublin, Belfast et Cork), des chantiers navals de Belfast; et de développer l'agriculture, l'Irlande devint un des plus gros exportateurs de blé (ce qui ne signifiait pas que la population native en bénéficiait). En parcourant l'Irlande , Alexandre de Beaumont rapporte: "Ceux qui meurent de faim, les prolétaires, ne songent guère à l'indépendance du parlement comme moyen d'avoir du pain. Ils sont trop misérables pour envier les droits politiques et ne considèrent point que la liberté est aussi le meilleur instruement pour créer le bien social". Au parlement, deux clans s'opposent: un bloc anglais et le parti "patriote" (les colons se considèrent comme étant "l'Irlande"). Les remous des insurgents d'amérique et la révolution française enflamment les esprits des patriotes; l'insurrection américaine avait donné aux protestants d'Irlande l'émulation les encourageant à exiger des droits identiques à ceux vivant sur le sol Anglais, la révolution française révéla aux Irlandais leur existance en tant que nation. Le radicalisme protestant trouva son porte parole en Wolfe Tone, jeune avocat aux projets ambitieux : "renverser la tyranie de notre exécrable gouvernement, briser les liens qui nous attachent à l'Angleterre, source ininterrompue de tous nos malheurs politiques, et conquérir l'indépendance de ma patrie, voilà mes objectifs. Unir tout le peuple d'Irlande, abolir toutes les dissensions passées, substituer le nom commin d'irlandais aux dénominations particulières de protestants, catholiques et dissenters, voilà mes moyens". En 1791, Wolfe Tone participe à la fondation de la société des Irlandais Unis de Belfast. En 1793 le parlement vota un certain nombre de textes : la suppression des Volontaires remplacés par un autre corps d'armée, et fit adoter un Gun Powder Act. Les populations créaient des sociétés secrètes qui se livraient bataille régulièrement, les plus célèbres sont les Peep of day boys (protestants) qui faisaient irruption dans les chaumières des paysans Irlandais pour les brutaliser. Les Defenders, créés par les catholiques répondaient aux actes des Peep of day boys. Les grands propriétaires protestants s'employèrent à canaliser le fanatisme des sociétés secrètes en fondant l'ordre d'Orange, cet ordre recourait aux méthodes employées plus tard par le KKK. Le gouvernement vota un Insurrection Act destiné à mettre fin aux sociétés secrètes. Sous le coup de la répression Anglaise, l'association des Irlandais Unis se transforma en société secrète et militaire qui entretenait des relations étroites avec la France. Ce rapprochement eut pour conséquence deux tentatives de débarquement de la marine française en Irlande (essai aborté compte tenu des intempéries) en 1796 et 1798. En 1798, et malgré l'arrestation d'un nombre important de révolutionnaires, l'inssurection éclate. Mais cette rébellion de 1798 échoua par manque de coordination. Le gouvernement anglais se sent menacé par cette ascenssion du parti patriote (de plus, le roi Georges III est de constitution fragile), et par cette dualité ingérable que constitue l'oppositon d'une législation Irlandaise autonome. Le 1er ministre William Pitt met fin au problème en faisant accepter le vote de l'Acte d'Union en 1800: l'Irlande est intégrée au Royaume Uni, le parlement Irlandais est dissout et le contrôle législatif transféré à Londres. Cet Acte d'union entre en vigueur le 1er janvier 1801.
Pitt avait sous estimé la vigueur de l'attachement des Irlandais à leur législature locale, le parlement représentait le symbole d'une nation, et sa suppression engendra une humiliation de laquelle procède tout le courant réformiste qui, de O'Connell à Isaac Butt, de Butt à Parnell, et de Parnell à Redmond, se donna pour but tantôt le rappel de l'Union, et le rétablissement du parlement Irlandais; tantôt la conquête du Home Rull. Cette situation alimenta un courant souterrain violent et déterminé en faveur de l'indépendance totale et de l'établissement en Irlande d'un régime républicain.
En 1804, un raid malheureux contre le Château de Dublin dirigé par un jeune protestant (Robert Emmet) vint témoigner de la vigueur de la jeune greffe révolutionnaire qui donna naissance au cours de l'Histoire à des mouvements tels que : Jeune Irlande, Fenians, Sinn Fein, Irish Republican Army.
Le roi Georges III entend bien utiliser l'Acte d'Union pour étendre d'avantage le pouvoir de l'Angleterre en créant le Royaume Uni. Toutes les lois du R.U. étaient votées à Londres, et la plus grande partie des lois votées pour l'Angleterre ne s'appliquaient pas en Irlande. Pas moins de 187 lois répressives furent adoptées dans le but de restreindre, suspendre ou supprimer les libertés publiques dont les Irlandais étaient censés jouir au même tritre que tous les habitants du R.U. Ces lois permirent, entre autres privations, la déportation, l'incarcérations sans jugement ni limite de temps des individus objets de "suspicion légitime", les perquisitions, les arrestations nocturnes... En 1839, Gustave de Beaumont constate: "Dans tout tribunal Irlandais, il y a comme deux camps ennemis qui sont en présence: ce n'est pas un point de jugement qui se délibère, mais une vengeance qui se prépare. Le juge et les jurés traitent l'accusé Irlandais comme une espèce de sauvage idolâtre dont il faut dompter la violence, comme un ennemi qu'il faut détruire, comme un cuopable voué d'avance au supplice." Le Château (administration centralisée qui comptait plus de 10.000 fonctionnaires) nommait les juges et les landlords, et commandait l'Irish Constabulary fondé en 1836, qui faisait office de police. Une police dotée d'une force militaire dont le rôle essentiel était de soutenir le landlordisme (et de protéger les landlords et l'Ascendency (classe sociale des colons dirigeants), en aidant aux évictions agraires, à la dispersion des manifestations paysannes et des meetings nationalistes. Le pouvoir des landlords était considérable: "il a le monople des moyens de subsistance, avec un pouvoir qui n'existe nulle part ailleurs: celui d'affamer les gens". Le landlord avait le pouvoir de refuser des baux, de hausser le prix de rentes, d'expulser les fermiers à volonté. Les taxes perçues par l'église anglicane en Irlande étaient extraordinaires (rentes et dîme), et l'attachement de la classe possédante à l'Union était subordonné au maintien des privilèges qu'elle sanctifiait; mais l'émancipation politique et sociale de l'Irlande était inéluctable. L'ascendency aurait pu préparer l'évolution, aller au-devant des griefs légitimes du peuple Irlandais; elle ne le fit que contrainte et forcée, sous la pression de la rue ou de l'émeute, concédant trop peu et trop tard de minces réformes destinées d'avantage à calmer l'agitation des esprits qu'à soulager la misère et remédier aux abus du système colonial.
L'industrialisation de l'Ulster et les conditions économiques de cette partie de l'île ont fait que l'Ulster, en raison de son étroite dépendance au marché Anglais, était résolument attaché au maintien de l'union. Alors que le sud de l'Irlande, livré au sous développement et à la misère, revendiquait l'autonomie politique et économique comme seul moyen de résoudre la question agraire et le problème de l'industrialisation.
L'aversion religieuse, l'intérêt économique, le privilège politique et l'extrème concurence sur le marché du travail se sont alliés pour briser l'union qui s'était forgée entre les presbytériens et les catholiques à la fin du 18ème.
Henry Cook, issu d'une famille de calvinistes conservateurs s'associa aux Landlords anglicans et aux orangistes le splus réactionnaires, de cette alliance naquit l'esprit ulstérien moderne, dévoyé par un fanatisme sectaire et un soutien sans faille à l'establishment local, à la politiqu eanglaise, relayée par le Château, et au régime de l'Union indissoluble entre les deux îles. A compter de ce moment, l'ordre d'orange compta une poulation nombreuse de toutes les classes sociales. L'association orangiste oeuvrait pour conserver ntactes les traditions de la suprématie protestante. Des affrontements violents étaient fréquents, notamment à Belfast, et tournaient fréquemment à l'émeute. Le gouvernement n'intervenait pour ainsi dire pas, l'organisation orangiste était trop puissante pour être inquiétée; elle était au demeurant un organe essentiel du régime colonial et le Château la ménageait en tant que rempart d'un ordre que le relèvement progressif du peuple Irlandais menaçait.
L'Irlande avait été le grenier à blé de l'Angleterre durant une période, ce qui avait permis aux landlords de s'enrichir et aux fermiers depropérer un peu. Waterloo devait sonner le glas de cette prospérité fragile et l'abrogation de "Corn Laws" (lois agricoles) aggrava la situation. On procéda à la résiliation des baux, au regroupement des petis fermages et à la transformation des terres cultivables en herbages. Les petits métayers et les travailleurs agricoles furent expulsés et réduits à la mendicité. L'Irlande était peu urbanisée, seulement 1/5 de la population vivait dans les villes portuaires et les bourgs. L'absence de tissu urbain ne permettait pas d'absorber le suplus de lapopulation évincé des exploitations agricoles. Les familles modestes possédaient généralement un métier à tisser, et la vente de leurs produits leur permettait de survivre. Mais les industriels des usines textiles se multiplièrent, provoquant le déclin irréversible du tissage à domicile, privant les petits fermiers d'une source de revenus. Les plus démunis étaient les cottiers (ouvriers agricoles sans terre) et les propriétaires de petits terrains (d'autant plus que le terme de propriétaire signifiait locataire par bail à longue durée). Ils vivaient dans des cabanes en terre qui abritaient toute une famille ainsi que le bétail, ils se nourrissaient exclusivement de pommes de terre, ce qui les mettait à la merci des disettes fréquentes, ils faisaient en outre l'objet d'expulsion. Des régiments se chargeaient de détruire les maisons par le feu ou par le fer. Entre 1841 et 1851, 282.000 habitations furent ainsi détruites; et de 1849à 1860, on expulsa près de 2 millions de personnes. Ces expulsions ainsi que la grande famine transformèrent profondément l'Irlande. Dans le Donnegal, le Kerry ou le Connaught, on opuvait parcourir des miles et des miles sans rencontrer âme qui vive. Les hommes étaient entassés dans des cabanes adossées les unes aux autres, dans des quartiers appelés "congested districts".
La raréfaction de l'emploi dans les campagnes, la stagnation insustrielle et l'absence d'un tissu urbain cohérent provoquèrent, sur fond de misère récurrente, un brusque ralentissement de la démographie. A ces facteurs, s'ajouté le phénomène de l'émigration : 33.000 personnes par an vers l'Amérique, et 130.000 vers les manufactures de Liverpool et Manchester . D'autres tentaient par l'exode rural de s'installer dans les Liberties de Dublin, certains quartiers de Cork ou dans le quartier de Limerick appelé "Irish Town", subissant en plus du chômage une absence totale d'hygiène et les affres de l'alcoolisme. Le taux de mortalité dans ces quartiers était extrèmement élevé. En dernier ressort, les plus démunis étaient internés dans les "Work Houses", dépôts de mendicité institués et réglementés par les "poor laws" à partir de 1838. Ces institutions relevaient plus de la prison que de l'assistance, l'absence totale d'hygiène généra ici aussi un taux de mortalité exceptionnellement élevé, notamment chez les enfants.
Bien que des rapports alarmants sur la situation de l'Irlande aient été présentés au gouvernement, aucune proposition ne fut retenue pour améliorer le sort de la population. En 1849, "l'Encumbered Act" permit la passation des propriétés: 1/6 de la superficie du sol passa entre les mains de 8 à 10.000 capitalistes, marchands de biens, bourgeois enrichis, commerçants et spéculateurs qui s'empressèrent de hausser les rentes.
Le programme d'assimilation de la population, compte tenu de ce climat d'iniquité séculaire, ne pouvait pas aboutir; et le système d'enseignement mis en oeuvre après l'acte d'union trahissait la véritable nature de ses intentions pédagogiques anglaises en Irlande. L'enseignement de l'Histoire, notamment, était révélateur: il excluait toute référence au passé de l'Irlande, et tout ce qui relevait de la culture populaire: poésie, chansons, études des vieilles coutumes, langue celte. Le gouvernement souhaitait visiblement que le système des écoles nationales mît en oeuvre une vaste opération de lavage de cerveaux, oblitérant les influences ancestrales subversives en inculquant aux élèves un profond respect pour la dépendance envers l'Angleterre, et une déférence marquée pour les classes supérieures. Sous l'influence de ce système d'enseignement, l'anglissisation de l'Irlande progressa à grands pas, en 1851 les irlandophones ne représentaient plus que 23% de la population. Cette éviction de la culture Irlandaise a naturellement été compensée par un attachement du peuple à la religion catholique qui devenait le symbole de l'identité nationale. L haut clergé suivait à la lettre les "recomandations" de Rome, alors que le bas clergé se tenait très près du peuple. Le Fenian Joseph Kickham déclarait: "L'Irlande ne pourra être sauvée tant que nous n'apprendrons pas au peuple à tirer une ligne de démarcation entre les recommandations de l'église dans le domaine spirituel et dans les matières qui ne le sont pas. Nous souhaitons que le peuple respecte la hiérarchie des prêtres en tant que chefs spirituels; mais en matière de politique, nous sommes par trop convaincus qu'ils sont les pires guides possible".
La période qui suivit l'acte d'union vit la croissance économique de l'Ulster, les presbytériens, enfin reconnus comme citoyens à part entière, investissèrent dans la révolution industrielle qui les enchaînnaient à la métropole et extirpait de leur esprit la tentation de faire cause commune avec les "culs terreux" de l'Irlande papiste. L'assouplissement de certaines lois pénales avait permi aux catholiques d'investir certaines professions libérales où ils représentaient 1/3 des corps de métiers tels que: avocats, apothicaires, médecins ou architectes. Mais les classes prolétaires et agricoles n'avaient perçu aucune amélioration de leur sort, et les sociétés secrètes qui pullulaient constituèrent peu à peu l'armature d'une contre société dont la violence désordonnée incarnait une forme primitive de résistance aux abus et de lutte contre les privilèges. Il apparaîssait de plus en plus évident que le gouvernement britanique ne concéderait jaais l'égalité aux catholiques, à moins d'y être contraint et forcé; c'est la constatation à laquelle était parvenu Daniel O'Connell, goire montante du parti catholique.
Daniel O'Connell était issu d'une famille de la gentry catholique qui avait réussi à conserver ses biens, son rang et son autorité. Il n'éait pas du peuple, mais il était peuple jusqu'à l'outrance, affable et courtois dans les salons, il se montrait à la tribune emporté et vulgaire, puissant, jovial, arrogant et grossier; aussi violent en paroles que prudent en actes, capable de parler aux humbles dans la langue des humbles. Il fut le roi non couronné d'Irlande, à la manière canaille et provocante d'un roi des gueux, prophète crotté d'une plèbe ardente, porte voix torrentiel d'un peuple ébahi de la puissance toute neuve que lui faisait entrevoir ce batteleur prodigieux. Il avait fondé en 1823 l'Association Catholique, dont il entreprit de faire une véritable organisation populaire grâce essentiellement à deux procédés: l'adhésion duclergé et paiement d'un cotisation volontaire. En instituant cette catholic rent, obligeant les paysans à verser un penny par mois; O'Connell s'assurait les fonds indispensables à toute campagne d'envergure, ais surtout enclenchait un processus d'identification à l'Association, dont l'effet psychologique se révéla tout à fait remarquable. Pratiquement toute l'irlande catholique se rangea derrière l'Association. Sous la forte direction d'O'Connell, l'Association prit la tête d'une campagne d'agitation légale qui plongea l'Irlande dans un état de guerre constitutionnelle, de paix sans cesse agitée, d'état intermédiaire entre le régime des lois et celui de l'insurrection.
Le Château fut rapidement débordé, l'irlande se divisa en deux camps: l'Ordre d'Orange et l'Association catholique, chauque jour plus puissante. Elle disposait de fonds considérables, contrôlait les journaux, fondait des écoles, aidait le commerce et l'industrie, assitait les pauves et organisait des meetings monstres qui témoignaient de son audience et révélait l'empire presque absolu de Daniel O'Connel sur les masses Irlandaises. Cette nouvelle vitalité ne tarda pas à se manifester sur le plan électoral: les tenanciers catholiques qui pouvaient faire état d'un revenu de 40 shillings étaient électeurs à défaut d'être éligibles. Les catholiques étaient inéligibles, mais la loi ne leur interdisait pas de faire acte de candidature. Aussi , O'Connell se présenta à l'élection de Clare en 1828: il fût élu à 2057 vois contre 982 en faveur du candidat protestant. Le gouvernement tira une leçon de cet événement et comprit qu'il lui fallait émanciper les catholiques sous peine d'être confronté au mieux à un raz de marée électoral, au pire à une sédition de l'Ile. Une loi fut adoptée en 1829 permettant aux catholiques un libre accès à tous les emplois civils ou militaires, à l'exception de la vice royauté d'Irlande et des postes de chancelier d'Angleterre et d'Irlande, ils pouvaient devenir ministres, députés, juges, généraux, amiraux...
Ces modifications furent considérées comme une grande victoire pour O'Connell et l'Association, elle montrait le pouvoir d'une opinion publique organisée et assurait à O'Connell la popularité et les ressources nécessaires à la continuation de l'agitation politique. Ces assouplissements des lois en faveurs des Irlandais provoquèrent un "retour de bâton" lors des élections de 1841 que les conservateurs remportèrent . O'Connell avait perdu confiance dans les partis anglais, et la restauration de l'indépendance législative allait être son seul but; il organisa de de grands meetings dans tout le pays et soumit au conseil municipal de Dublin une motion en faveur de l'autonomie, cette motion fut votée, la municipalité de Cork suivit peu après. Les meetings attiraient progessivement une foule dense (jusqu'à 250.000 perosnnes sur la colline de Tara). Le meeting de Clontarf fut interdit par le gouvernement qui dépêcha des régiments Anglais et Ecossais . O'Connell décommanda la manifestation et fit prévenir les foules en routes pour Clontarf. Cette reculade marqua la fin du système d'actions non violentes des masses populaires et la fin de la carrière politique de Daniel O'Connel. Au gouvernement, Sir Robert Peel avait engagé une négociation avec Rome qui aboutit par un ordre adressé au clergé de se tenir à l'écart de l'agitation politique. A partir de ce moment, le clergé qui avait constitué l'ossature du mouvement d'O'Connell se montra plus réservé. Il mourut en 1847 à l'âge de 77 ans. L'émancipation des catholiques Irlandais constitue la plus grande victoire d'O'Connell, mais ses idées en matière sociale et économiques étaient celles d'un conservateur, farouchement opposé au aux revendications radicales, à l'organisation ouvrière qui s'ébauchait et à toutes formes d'agitation sociale. Une faction de l'association, en réaction à ce conservatisme, créa un nouveau mouvement : "La Jeune Irlande". Les fondateurs de ce mouvement voulaient agir dans un domaine manifestement négligé par O'Connell: l'éducation et la formation de l'opinion publique. O'Connell avait négligé l'âme de l'Irlande et tout ce qui faisait d'elle une nation : ses traditions, son langage, son histoire, sa littérature. 22 ouvrages de la Library of Ireland furent publiés afin d'instruire le peuple dans l'histoire de la littérature d'Erin. Ils magnifiaient le sentiment national par des poésies et des chansons qui se transmettaient rapidement : "que vos chants apprennent maintenant à l'Irlande ce que les Irlandais doivent faire". Thomas Davis, le chef spirituel de La Jeune Irlande était convaincu que l'Irlande retrouverait son rang parmi les nations du monde en reprenant possession de sa culture, en retrouvant ses racines et en écartant les éléments d'emprunt de la culture coloniale . Mais, Davis redoutait la violence spontanée de la foule et prêchait la discipline, le respect de la loi et de l'ordre. La Jeune Irlande réclamait ue révolution spirituelle fondée sur l'éducation des hommes alors qu'O'Connell oeuvrait pour une révolution matérielle fondée sur l'organisation des masses. Deux stratégies complémentaires mais quelque peu discordantes. Davis meurt en 1845, son rêve échoua pour un triple motif: la politique conservatrice, la dérive de ses anciens compagnons et la Grande Famine. John Mitchel, bien que n'ayant aucune ébauche de solution ou d'organisation politique, s'éloigna de la jeune Irlande, en revendiquant une haine fanatique de l'Angleterre, s'avouait prêt à soutenir n'importe quelle forme de gouvernement pourvu qu'il soit Irlandais. James Fintan Lalor, proche de la paysannerie déclarait la nécessité d'établir un "nouvel ordre social" en redistribuant les terres aux paysans; ces vues radicales l'amenèrent à rompre avec les confédérés. Il créa un nouveau journal "United Irishman" dans lequel il appelait à la guerre contre l'Angleterre et publiait des "leçons de révolution" en expliquant comment saboter les voies ferrées, faire sauter les ponts, fabriquer des bombes... Deux des chefs de ce mouvement se rendirent à Paris afin d'obtenir le soutien de la France dans ce projet de guerre contre l'Angleterre, mais revinrent dépités. Le gouvernement Anglais fit afficher sur tous les postes de police d'Irlande le refus de la France à soutenir cette révolution, et dans le même temps, arma les Orangistes et fit occuper Dublin militairement. Des lois d'exception furent votées et les têtes du mouvements furent arrêtées. Mais, malgré ces défaites, la Jeune Irlande avait mis en marche une conscience des valeurs Irlandaises. Mais à cette époque, il était impossible de parvenir à soulever des hommes victimes des famines dont l'unique préoccupation n'était plus d'être libres mais de survivre à la plus épouvantable catastrophe européenne du siècle .
Le fléau de la disette sévit sans interruption de 1725 à 1729, puis de nouveau en 1740 et 1741, et encore en 1836,1337 et 1839. La crise alimentaire de 1845 s'inscrivit dans un contexte de crise générale dans l'ensemble de l'europe. Les cultures de pommes de terre furent ravagées par le mildiou, et, les cultures de céréales par les intempéries. Le gouvernement Anglais tenta la mise en oeuvre d'un plan d'aide en important des céréales mais en quantité par trop insuffisante, et à entreprendre des chantiers de constructions afin de procurer des emplois, mais les salaires de quelques pences par jour ne permettait pas aux ouvriers d'échapper à la misère. Par ailleurs, le système politique garantissait aux Landlords le droit inviolable de disposer de ses biens; certains Landlords expulsaient les tenanciers et durant toute la période de la famine, l'Irlande exporta du blé, de l'orge, de l'avoine, du bétail pour le service de la rente foncière . Le gouvernement vota une "poor law" qui eut un contre effet: les landlords expulsèrent les tenanciers ou saisirent de quoi se payer de leurs fermages pour acquiter la taxe des pauvres et pour réduire la population des assistés. 1849 fut la plus épouvantable année de famine que l'Irlande ait connue, aggravée par une épidémie de choléra. Cette situation ne suscita pas de mouvement de solidarité, bien au contraire: les Irlandais étaient considérés comme veules et violents, mendiants et ingrats. La caricature raciste de "Paddy" allait perdurer durant toute la seconde moitié du 19ème sicèle et même bien au-delà. Durant cette famine, l'état civil fut abandonné, les cadavres trop nombreux jetés dans les fosses communes sans cérémonie. On estime à 1 million et demi le nombre de décès et à 1 million et demi contraints de quitter le pays. Les destinations des émigrés furent les grandes villes ouvrières telles que Liverpool, Manchester et Glasgow, mais majoritairement l'amérique. Le trafic de passagers devint une activité lucrative importante, des navires lourdement chargés d'émigrants quittèrent les ports Irlandais dans des conditions inhumaines, certains "bateaux cercueils" sombraient peu après le départ, et ceux qui parvenaient en amérique "déchargeaient" pour moitié de cadavres et pour moitié d'hommes, de femmes et d'enfants contaminés par les pires maladies, tant les conditions d'hygiènes étaient absentes.
La conscience Irlandaise en garde la cicatrice, Brendan Behan écrit dans "Mon Dublin": "la plus grande catastrophe subie par une nation eurpéenne, avant le massacre de 6 millions de Juifs au cours de la dernière guerre, fut la grande famine irlandaise". La République d'Irlande plonge ses racines les moins destructibles dans les chanier de la grande famine de 1845-1849. Les conséquences de la famine sur le plan démographique parlent d'elles mêmes! 8.175.000 habitants en 1841 , 3.468.000 en 1891. La langue gaélique fut victime de la catastrophe, l'ouest du pays, berceau du gaélique, fut plus spécialement touché, 3 millions d'Irlandais parlaient le gaélique en 1845, il en est recensé 800.000 en 1871.
Dépossédés de leur langue, les Irlandais se tournent une fois de plus vers la religion, et le clergé, après la grande famine, était plus près du peuple que jamais, comptait parmi ses membres nombre de prélats de combats gagnés aux idées nationalistes.
L'échec du soulèvement de 1848 avait dispersé les chefs de la Jeune Irlande . En 1858 James Sthephens jeta les bases de l' Irish Revolutionary Brotherhood, société secrète vouée à l'instauration par la force d'une république Irlandaise démocratique et indépendante, il intronisa John O'Mahony directeur de IRB en Amérique sous le nom de Fenian Brohterhood; c'est sous le nom de Fenians que seront désignés les nationalistes partisans de la force physique qui ont déclaré à l'Angfleterre une guerre inexpiable. L'IRB, organisée en "cercles" subordonnés à un "centre" s'implanta très vite dans les villes et les régions rurales du sud et del'est de l'île où il supplanta les anciennes société secrètes agraires. Le mouvement fenian eut d'emblée une base sociale élargie attirant surtout les membres des classes laborieuses. Le mouvement se heurta à l'opposition de l'église. Aux Etats Unis, les fenians collectaient des fonds et prodiguaient un entrainement militaire à des milices de volontaires. O'Mahony entra en querelle avec Stephens sur une question de fond: la disapora ne pouvait pas être maîtresse de son action et s'en remettre aveuglément aux décisions prises au pays. Mais en 1861, la guerre de Sécession éclate, et durant les 4 années de cette guerre, les irlando-américains sont mobilisés sur le(s) front(s), et leur sang versé constitue le prix de leur intégration. En 1863 James Stephens lança un journal "l'Irish People" qui propagea des idées révolutionnaires et qui contribua à l'extension du fenianisme en Grande-Bretagne, en Ulster et dans le Connaught. A la fin de la guerre de Sécession, les irlando-américains sont patagés entre leur engagement à aller combattre en Irlande et leur doute quant à la réelle possibilité d'un soulèvement. Parallèlement, le gouvernement Anglais démantelait l'IRB, emprisonnant les chefs nationalistes et interdisant l'Irish People. Le colonel Thomas Kelly avait remplé Stephens à la tête de l'IRB fût arrêté en compagnie de deux autres irlando-américians en 1867. Des partisans tentèrent de les faire évader en tuant plusieurs policiers. 3 des partisans furent arrêtés et pendus devant la prison de Staford. Timothy Sulivan composa une ballade à la mémoire des "martyres de Manchester" : God save Irleland - qui fut l'hymne national Irlandais jusqu'en 1916. Les fenians utilisèrent leurs défaites en propagande et attirèrent la symphatie de l'opinion: arestations, procès, professions de foi lancées du box à la tête des juges, tortures, sort tragique des détenus, évasions rocambolesques... Cette propagande agita l'opinion et nourrit une culture de la révolte qui imprénia les campagnes et les quartiers populaires des cités Irlandaises et des banlieues ouvrières d'Angleterre. Mais le fenianisme était contraint de se transformer, et de renoncer à tout espoir d'insurrection générale dans un proche avenir et se rabattre sur un programme d'actions à long terme, l'IRB se scinda en trois factions distinctes après la sortie de prison de ses chefs.
Le Clan na Gael dirigé par John Devoy se substitua à la fraternité feniane de O'Mahony tout en conservant l'esprit et les buts lointains, ilfit de cette nouvelle organisation le point de ralliement des séparatistes irmando-américains et l'instrument d'une nouvelle politque (the new departure) . Durat toute la fin du 19ème et le premier quart du 20ème siècle, John Devoy fut le chef de l'agitation Irlandaise (de Parnell à de Valera, tous les chefs insulaires furent contraints de passer par lui pour obtenir le soutien moral et financier de la colonie Irlando-américaine.
Jeremiah O'Donovan Rossa -un des premiers fondateurs du fenianisme- devenu un personnage légendaire en Irlande grâce à sa campagne d'opinion en faveur de la réforme pénitentiaire - était partisan de la bombe et du révolver. Des actions d'envergure furent menées par les "dynamitards" Irlandais dans les années 1880.
Entre le new departure de Devoy et le terrorisme de Rossa se situait la vieille garde feniane d'O'Lerry et de Kickham, isolés dans leurs retranchements.
Malgré ces divergences, le fenianisme se perpétua jusqu'en 1916.
Le gouvernement Anglais modifiait également ses positions. En 1869, Gladstone (1er Ministre) présentat un projet de loi visant à réformer l'Eglise, le régime agraire et le système d'éducation. Le projet fut voté par les Communes, puis par les Lords et reçut la sanction royale. En 1870, l'église d'irlande cessa d'être reconnue par l'Etat et perdit ses privilèges politiques. L'Etat abandonna à l'église le patrimoine foncier, les terres et dîmes passa aux mains de la Church Temporary Commission, le produit en fut attribué pour partie aux membres de l'église désétablie et pour partie aux presbytériens et au séminaire catholique , le reste devant combattre la misère. Gladstone tente plusieurs modification du régime agraire, mais les effets contraires ne se font pas attendre, et les spoliations et évictions continuèrent. Il tenta de réformer l'enseignement sans plus de succès. En 1870, naissait le Home Government Association dont le but était de mobiliser toutes les classes et toutes les confessions afin d'obtenir un Parlement Irlandais. Les sections locales de l'Association proliférèrent en Irlande, ais aussi dans les grands centres urbains d'Ecosse et d'Angleterre où leur développement justifia la création de la Home Rule Confederation of Great Britain (devenu Home Rule League en 1873). Aux élections de 1874, les homerules obtinrent pus de 56% des sièges. Mais la Home Rule était le suel point commun entre les parlementaires Irlandais, la plupart inclinaient vers le libéralisme. Le fédéralisme trouva un porte parole en la personne d'Isaac Butt qui voulait ouvrir ses rangs aux catholiques et aux nationalistes, mais Butt ne disposait pas des capacité permettant d'unir les parlementaires. Biggar, député en Ulster et ses partisans firent acte d'obsctuctionnisme en monopolisant la tribune au parlement durant des jours et des nuits, observés par Parnell - peu rompu au rôle d'orateur mais rebelle à l'autorité Anglaise - . En 1876, Parnell ralie le clan des obstructionnistes dans cette opération de sabotage délibéré des du travail parlementaire en attirant l'attention sur les problèmes de l'Irlande. En 1877 la Home Rule déposa Butt et éleva Parnell à la présidence, il accepta également en 1879 la présidence de la LIgue Agraire, s'asurant un large soutien populaire. En effectuant un voyage aux Ets Unis, il attira les bonnes grâces de Devoy et du puissant Cla na Gael , il s'assurait le soutien moral et financier de la diaspora irlando-américaine. Eu président de l'Irish Home Rule Parlementary Party en 1880, parallèlement, Glastone était réelu 1er ministre. En 1880, l'Irlande est devenue hostile et coulée dans le moule de l'agitation révolutionnaire, agraire et parlementaire; arme redoutable entre les mains d'un tacticien de génie, véritable "roi non couronné de l'Irlande": Parnell.
J'ai écrit ce "résumé" à partir du livre de Pierre Joannon: "Histoire de l'Irlande et de Irlandais" Publié aux éditons Perrin .
Je n'en disconviens pas, Sinead est la musicienne des O'Connor, et Joseph l'écrivain, mais les lyrics traditionnels chantés par Sinead valent bien un insert dans la catégorie livres... Notamment pour Paddy's lament:
Paddy's Lament
Well it's by the hush, me boys, and sure that's to hold your noise
And listen to poor Paddy's sad narration
I was by hunger stressed, and in poverty distressed
So I took a thought I'd leave the Irish nation
Well I sold me ass and cow, my little pigs and sow
My little plot of land I soon did part with
And me sweetheart Bid McGee, I'm afraid I'll never see
For I left her there that morning broken-hearted
Here's you boys, now take my advice
To America I'll have ye's not be going
There is nothing here but war, where the murderin' cannons roar
And I wish I was at home in dear old Dublin
Well myself and a hundred more, to America sailed o'er
Our fortunes to be making we were thinkin'
When we got to Yankee land, they put guns into our hands
"Paddy, you must go and fight for Lincoln"
Here's you boys, now take my advice
To America I'll have ye's not be going
There is nothing here but war, where the murderin' cannons roar
And I wish I was at home in dear old Dublin
General Meagher to us he said, if you get shot or lose your head
Every murdered soul of youse will get a pension
Well in the war lost me leg, they gave me a wooden peg
And by soul it is the truth to you I mention
Here's you boys, now take my advice
To America I'll have ye's not be going
There is nothing here but war, where the murderin' cannons roar
And I wish I was at home in dear old Dublin
Well I think myself in luck, if I get fed on Indianbuck
And old Ireland is the country I delight in
To the devil, I would say, it's curse Americay
For the truth I've had enough of your hard fightin
Here's you boys, now take my advice
To America I'll have ye's not be going
There is nothing here but war, where the murderin' cannons roar
And I wish I was at home in dear old Dublin
I wish I was at home
I wish I was at home
I wish I was at home
I wish I was at home in dear old Dublin
Je rends hommage à ceux qui ont écrit l'Irlande avec leur coeur...
"A mes ennemis ce poignard": Sombre récit que ce long voyage introspectif. Une poésie désespérée, et, en effet, quelques traits de caractère proches de ceux de Louis Ferdinand Céline. Au début du récit, on pourrait croire que cela se passe aujourd'hui, car les hommes ne changent pas vraiment . Les écrivains incorruptibles doivent trouver du pain pour ne pas vendre leur âme, et la vie de Liam O'Flaherty est rytmée par le tambour des sentiments et du ventre vide, de la culpabilité et de la haine... des prises de position très personnelles soufflées par la révolte
"Insurrection" : Pâques 1916, un jeune homme devient héro malgré lui au cours de la nuit de l'insurrection. Une description des petites gens qui font l'histoire, avec leurs coups de gueule et leur crasse manque de courage, pris dans un tourbillon, chacun cherche son profit, chacun fuit face aux soldats...Mais quelques braves risquent leur peau. L'héroisme vu en plan rapproché, c'est un ventre noué par la terreur, des blessures sanglantes et mortelles, de jeunes corps démembrés, et la vie qui ne s'arrête pas de silloner les bas fonds de la misère pour ceux qui survivent... C'est vrai, Liam O'Flaherty à du mal à voir de la grandeur dans l'homme! mais sans doute pour les mêmes raisons que LFC: il était trop humanisite pour ne pas clamer son dégoût des bassesses de l'humain!
"L'âme noire": toujours la désepérance d'O'Flaherty, désabusé et lunatique, dans ce récit, il incarne "l'étranger", cet homme en proie à ses démons depuis qu'un obus a fracassé le cours de ses pensées. Ici encore, son esprit cabriole, d'une pensée positive, pure et presque empreinte d'amour spirituel de la nature, puis, aussi vite que change le temps aux îles d'Aran, une pensée plus noire que la nuit le conduit à mépriser toute forme de vie jusqu'à la mort elle même d'ailleurs. Son tourment sans fin le tenaille et l'empêche de suivre son but, le menant des sombres profondeurs abyssales au lumineux zénith, sans cesse... Sisyphe n'est pas loin...
Robert Mc Liam Wilson "les Dépossédés"... Un reportage écrit sur des témoignages, comme une vérité toute actuelle qui renvoie une image de notre société aujourd'hui, un peu comme un seau de merde lancé en pleine gueule et qui fait dire ... tout cela n'est pas un roman, tout cela existe autour de nous, et tout cela est une menace pour chacun (enfin sauf pour ceux qui mettent de l'huile dans les rouages de cette fantastique machine à broyer les hommes pour en tirer d'avantage de profits). La misère, la pauvreté, la paupérisation, le quart monde, les cinquièmes roues du carosse. Mc Liam montre bien comment ce grand jeu du capitalisme - dont les pions sont les humains - parvient à écraser implacablement les "laissés pour compte" et à fabriquer encore plus de pauvreté. Portraits croisés des vies en suspens dans les quariters déshérités de Londres, de Glasgow et de Belfast... Alire comme une piqûre de rappel pour garder les yeux ouverts et éloigner de nos oreilles la pollution émise par les diarrhées verbales des médias qui conditionnent les "gens" à penser que les dépossédés sont des paresseux chroniques qui ne souhaitent que profiter d'un système de solidarité. Disséction de ce système et analyse des méthodes utilisées pour réduire inlassablement un système d'entraide solidaire... Envie de vomir un peu après chaque lecture ...(pour + d'infos: http://www.lmda.net/mat/MAT02260.html
Eureka Street
Auteur |
Titres |
Commentaire |
Bram Stocker |
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John Mc Gahern |
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Liam O’Flaherty |
A mes ennemis ce poignard Insurrection Famine Le mouchard |
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Nuala O’Faolin |
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Seamus Dean |
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Keith Ridgway |
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Lord Dunsany |
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J Sheridan Le Fanu |
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Flan O’Brien |
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Joesph O’Connor |
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Franck Mc Court |
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Edna O’Brien |
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Anne Devlin |
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Colm Tóibín |
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James Joyce |
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Colum Mc Cann |
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C.H. Mathurin |
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Sean O’Reilly |
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William Trevor |
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Gery Adams |
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notes à venir en cours d'élaboration!
Les Ecossais...Avec un battement de coeur un peu spécial
puisqu'il est irrigué à
50% de sang de Highlander.
Fleur de chardon:
mon emblème!
Piercing garanti pour qui m'est hostile: Nemo Me Impune Lacessit
(nul ne m'agressera impunément)
L'Ecosse, c'est la fin d'une île, un pays qui fait peu parler de lui, comme si l'Angle-Terre, barrière naturelle, masquait les terres de légendes de son ombre menaçante. Lorsque je parle de l'Ecosse autour de moi, voici ce que le pays évoque aux gens: le whisky, le rugby, le tissus à carreaux (ils ne connaissent même pas le nom tartan),et quasi rien d'autre, peut être le loch ness et son monstre...
Un "ambassadeur" Ecossais qui habite loin du pays a été anobli par Lizzy The Queen, pour son interprétation du personnage de james Bond...
Voic notre homme:
Sean Connery qui soutient le parti nationaliste écossais (attention, nationaliste revêt ici un sens différent que celui que les français connaissent ) a déclaré qu'il ne reviendrait habiter en Ecosse que lorsque le pays serait indépendant. Tiens, Lizzie, prends ça dans les dents!
Personnellement, James Bond ça n'a jamais été ma tasse de thé!
je préfère deux cent mille fois son interprétation (magistrale) dans le Nom de la Rose
c'est tout de même autre chose! le message est plus près de mes préoccupations!
Entre autres citations de célébrités ecossaises, j'ai été émue par la réplique d'Ewan Mc Gregor dans "Trainspotting", lorsque son ami, en pleine campagne écossaise, lui demande, face à la beauté du paysage: "tu n'es pas fier d'être Ecossais?" et qu'il répond: "ça fait chier d'être écossais, on est les plus nuls des plus nuls, le rebut de l'humanité, les déchets les plus minables, misérables, serviles et pathétiques qui aient été chiés depuis que la terre existe. Certains détestent les Anglais, pas moi, ce sont juste des branleurs. Nous, par contre, on est colonisés par des branleurs, on n'a pas été foutus de trouver une culture correcte pour nous coloniser. On est diriges par des trous du cul incapables, et tout l'air frais du monde ne fara aucune putain de différence."
Encore un "petit point" qui mérite d'être souligné: le pétrole de la compagnie "brittish petroleum" pompé en mer du nord est tiré de nappes qui appartiennent au territoire de l'Ecosse, qui n'a jamais vu le retour des bénéfices dans son économie locale. L'impérialisme n'est pas encore mort! C'est curieux, pour l'opinion publique, la colonisation ne concerne que les pays d'afrique! Ben non, ça exite encore dans notre vieille europe, et aussi tout près de chez nous: lorsque Vlad (pas l'empaleur mais presque) Poutine fait la guerre en Tchetchenie...Quels cons aussi ces tchetchenes d'avoir du pétrole sous les pieds! - je m'égare! -
Donc, les auteurs ecossais: (ceux que j'ai lus! liste absolument non exhaustive! et forcément évolutive)
WALTER SCOTT:
"Redgauntlet" A travers l'histoire de deux jeunes gens et de leur parcours dans l'Ecosse du 18ème siècle, Walter Scott décrit la tentative de restauration de l'héritier des Stuart sur le trône. Belle étude des moeurs de l'époque et des manoeuvres politiques.
"Le Nain Noir": Portrait d'un personnage déchu du fait de ses malformations physiques. Le nain noir, redouté des paysans qui lui confèrent des pouvoirs maléfiques, s'est retiré du monde, vivant comme un ermite. Délicieusement mysanthrope, il est capable de faire le bien de l'un pour atteindre l'autre! Encore un roman historique, mais très gothique . Les descriptions rendent les paysages presque perceptibles.
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